Bonjour,
aujourd'hui je vous emmène dans la montagne ardéchoise précisément à Mazan l'Abbaye visiter les ruines de cette ancienne abbaye.
Fondée au début du XII° siècle, elle laisse au coeur du village des vestiges monumentaux (classés monuments historiques).
La fondation a lieu entre 1119 et 1122 : des chanoines viennent s'installer sur le lieu du Mas d'Adam (toponyme qui va évoluer vers MAZAN, et sont rejoints par des moines venus de l'abbaye de Bonnevaux. Ces religieux édifient une immense abbaye, dont il ne reste aujourd'hui que les vestiges, qui connaît une période d'apogée qui dure jusqu'à la guerre de Cent ans.
Elle fut l’une des plus puissantes institutions religieuses du Vivarais ; elle possédait de nombreux domaines, dont on retrouve les traces à travers de nombreuses granges et surtout l’immense et très belle forêt domaniale.
Elle fut la mère de quatre abbayes dont la renommée n’est plus à faire : Bonneval, Sylvanès, le Thoronet et Sénanque. Après cette période prospère, les malheurs se succèdent à l'abbaye de Mazan : elle est pillée par les grandes compagnies de la guerre de Cent Ans, puis attaquée par les huguenots à la période moderne. Sur place, on peut admirer les restes de l’église abbatiale aux proportions gigantesques (plus de 50 m de long), ainsi que de certains bâtiments conventuels et surtout un magnifique cloître roman, dont une seule galerie est conservée mais qui vaut le détour par la finesse de l’ornementation des colonnettes.
L’abbaye a subi les assauts des siècles, notamment à la fin du Moyen-Âge où s’abattent sur elle les Malheurs du Temps (peste, famine, guerre de Cent ans, désordres dus au grand schisme, …). Le début de la période moderne, loin d’apporter une amélioration ne fait qu’agraver les choses.
Bien qu’éloignée du cadre des guerres de religion, l’abbaye en fait les frais. D’ailleurs, selon la légende, les moines auraient dissimulé leurs richesses dans une cloche dont la cachette reste encore à découvrir. Ne nous y méprenons pas, ce type de légende est fréquente mais peu d’entre elles ont réellement amené à la découverte d’un trésor. Comme beaucoup d’établissements monastiques, l’abbaye est abandonnée à la Révolution Française.
L’église abbatiale est conservée pour le culte paroissial mais, du fait de sa taille, elle est difficile à chauffer. Le nouveau curé demande donc la construction de la petite église néo-romane, qui se dresse sur les vestiges de l’aile ouest. Elle est consacrée en 1843.
Comme dans toutes les ruines on a une impression de désolation mais on ne peut s'empêcher de trouver l'endroit beau.